Adobe, pionnier indéniable de l’industrie logicielle, a récemment déclenché un séisme dans le monde de la conception en annonçant la cessation du support des polices PostScript à partir de 2023. Cette décision impacte des poids lourds tels que Photoshop Version 23.0, Illustrator Version 27.3, InDesign Version 18.2, ainsi que les Outils de création vidéo et audio Version 23.2. Dans la foulée, Apple a également tourné la page des fichiers PostScript avec la sortie de son système d’exploitation, MacOS Sonoma v14.
Cette annonce, bien qu’attendue, est accueillie avec un soupir de soulagement par de nombreux utilisateurs. Les problèmes récurrents liés aux polices PostScript, tels que les polices d’imprimante manquantes, les polices d’écran invalides, et les ressources corrompues dans la valise de polices, ont été une épine dans le pied de la communauté créative depuis trop longtemps.
Le déclin inéluctable des polices PostScript
Les polices de type 1, familièrement appelées polices PostScript, ont été introduites par Adobe en 1984 dans le sillage de son langage de description de page PostScript. À l’origine conçues par l’industrie typographique, elles ont connu un essor fulgurant avec l’avènement des logiciels de publication assistée par ordinateur et des imprimantes compatibles avec PostScript. Cependant, comme toute technologie, elles ont progressivement cédé la place à des formats plus adaptés aux besoins actuels.
Le crépuscule des polices PostScript a débuté en 1996, lorsque le développement typographique et les produits Adobe ont pris une nouvelle orientation en faveur des polices OpenType. Ces dernières, annoncées en 1996 et largement disponibles à partir de 2000-2001, offrent une polyvalence inégalée par rapport aux polices de type 1. Adobe, toujours en quête d’innovation, a achevé la conversion de sa bibliothèque typographique entière vers le format OpenType dès la fin de 2002.
La révolution OpenType
Conçu en collaboration entre Adobe et Microsoft, le format OpenType a représenté une avancée significative. Il conserve la structure générale d’une fonte TrueType Windows tout en permettant l’intégration de tracés TrueType ou PostScript (format CFF/Type 2). OpenType a émergé victorieux parmi les diverses tentatives de résoudre les problèmes inhérents aux polices, évinçant même des concurrents tels que le GX Typography d’Apple (rebaptisé ultérieurement Apple Advanced Typography).
En 2007, le format OpenType 1.4 a obtenu le statut de norme ISO/CEI 14496-22 sous l’appellation « Open Font Format, » consacrant ainsi OpenType comme le format standard incontesté. C’est une ère nouvelle qui s’ouvre, mettant fin à une ère PostScript désormais obsolète.
Le passage évident vers l’OpenType
Il est indéniable que l’avenir réside dans les polices OpenType. La plupart des navigateurs modernes et des systèmes d’exploitation mobiles ont déjà laissé derrière eux les polices de type 1. Il est inévitable que les systèmes d’exploitation évoluent pour prendre en charge les capacités techniques supérieures des polices OpenType, signant ainsi l’arrêt de mort des polices PostScript.
La migration en pratique
La transition de polices PostScript à OpenType ne nécessite pas d’effort herculéen. La plupart des gestionnaires de polices modernes offrent une fonction de tri par type de format, facilitant ainsi le remplacement des polices PostScript par leurs homologues OpenType. Il n’est pas nécessaire de supprimer complètement les polices obsolètes, car elles pourraient encore être utilisées dans d’anciens documents.
Si vous êtes le gardien d’un serveur de polices, la tâche est encore plus aisée. Créez simplement un ensemble dédié aux polices PostScript sans attribuer d’utilisateur. Ainsi, ces polices restent accessibles en cas de besoin sans encombrer votre gestionnaire de polices. Vous pouvez assigner un utilisateur à cet ensemble uniquement lorsque l’utilisation d’une ancienne police de caractères s’avère nécessaire.
Le temps des polices PostScript est révolu
Il est temps de tourner la page sur les polices PostScript. Adobe, en prenant la décision audacieuse de mettre fin à leur support, a tracé une ligne dans le sable. Les utilisateurs sont invités à embrasser pleinement l’avenir avec les polices OpenType, une évolution logique et nécessaire dans le paysage en constante mutation de la conception graphique et de la publication assistée par ordinateur. La transition est simple, les avantages sont nombreux, et l’avenir est sans conteste OpenType. Adieu, polices PostScript, et bienvenue à la prochaine ère de la typographie numérique.


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