Parole d’expert : Giulio Galli, créateur de caractères et chercheur.

Présentez-vous :

Je suis Giulio, un créateur de caractères, un chercheur et un enseignant basé à Bruxelles. Je suis candidat au doctorat au sein du laboratoire de recherche READSEARCH de l’Université de Hasselt, où j’étudie la conception de caractères paramétriques à des fins de lisibilité. J’enseigne la création de caractères et la typographie à l’école des arts PXL-MAD à Hasselt, en Belgique. Depuis 2018, je suis designer de caractères associé à la fonderie CAST (Cooperativa Anonima Servizi Tipografici), une fonderie coopérative basée en Italie.

Quel est votre parcours ?

J’ai obtenu une licence en design graphique à l’ISIA Urbino, en Italie, où j’ai eu envie de commencer à concevoir des caractères, même si c’était loin d’être mon seul (ou même mon principal) centre d’intérêt. La nature pluridisciplinaire du cours m’a aidé à garder l’esprit ouvert, je suppose. Au cours de la dernière année de mes études, Luciano Perondi, un professeur, une figure inspirante et maintenant un collègue, m’a invité à rejoindre la fonderie CAST. Après quelques années de travail en free-lance, j’ai décidé de poursuivre mes études de typographie à l’université de Reading, au Royaume-Uni, où j’ai rencontré d’autres personnalités importantes pour mon développement professionnel et où j’ai appris à créer une police de caractères du début à la fin.

Pourquoi créer des polices de caractères ?

Je crois que la typographie m’intrigue depuis longtemps. Dès le lycée (une sorte de version italienne d’une école d’art), je me lançais dans des œuvres et des expériences typographiques avec plus d’enthousiasme que tout ce qui était figuratif. Cependant, je n’ai jamais envisagé d’en faire un métier (et je ne veux toujours pas en faire mon seul métier) jusqu’à ce qu’on me propose de rejoindre la fonderie CAST pendant mes études de licence. En tant que jeune designer, pas encore diplômée, c’était une énorme opportunité, et à partir de là, je pense que j’ai simplement pris goût à ce travail et que j’ai continué à le faire.

Quel est votre processus de conception d’une police de caractères ?

Je n’ai pas de procédure standard. Il y a une grande différence entre les projets en freelance et les projets sur mesure. Traiter le dossier d’un client est une chose, se laisser aller en est une autre. Dans les deux cas, je commence très rarement sur papier, j’ai tendance à imaginer des idées (typiquement une ou deux lettres distinctes) dans ma tête très clairement, et dès que j’en ai le temps, je les dessine numériquement. Ensuite, je dessine généralement un mot entier, en utilisant ces une ou deux lettres distinctives et quelques autres (curieusement, ce premier mot finit souvent par être le nom de la police de caractères). Ce n’est qu’ensuite que je m’oriente vers les techniques traditionnelles, en dessinant un n et un o, puis l’adhérence ou l’hamburgefontsiv, et enfin le jeu complet.

Quels outils (dessin, logiciels) utilisez-vous ?

Je suis un utilisateur de Glyphs. 

Comment et où vendez-vous vos polices ?

Je vends mes polices via CAST Foundry mais vous pouvez aussi les trouver sur Adobe Fonts (où vous pouvez les activer gratuitement avec un abonnement Adobe), Fonstand et Sandoll Cloud. 

La conformité des polices est importante pour vous ?

Oui, mais en général, je préfère avoir un stagiaire qui déchire mes polices plutôt qu’une entreprise qui forme des IA avec elles.

D’autres nouvelles à partager ?

Suivez @castfoundry pour toutes les nouvelles 🙂 


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